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Les risques d’une fresque du climat seule en entreprise

En bref

  • La Fresque du Climat cartonne dans sa mission de sensibilisation aux enjeux climatiques.
  • Mais la Fresque du Climat connaît aussi des limites dans la mise en action en entreprise.
  • Pour engager les employés, il y a besoin d’apports complémentaires.
  • Il existe au moins une formation justement pensée pour compléter la Fresque du Climat et se concentrer sur la mise en action en entreprise.

Le cap du million de personnes sensibilisées aux enjeux climatiques est atteint, la Fresque du Climat fait un tabac !

La forte adhésion des organisations, et le taux de transformation de participants à formateurs constituent de belles preuves de réussite de la Fresque du Climat. 

C’est une très bonne nouvelle. 

Plus il y a de sensibilisés, plus l’impact dans cette lutte en faveur du climat est fort.

La Fresque du Climat connaît cependant ses propres limites : elle sensibilise mais n’a pas pour vocation d’apporter des solutions.

Fresque du Climat en Entreprise, comme préalable à une formation de mise en action climatique
Fresque du Climat utilisée pour commencer une journée Formation Action Climatique

Or, si dans un contexte professionnel l’engagement des collaborateurs passe par la sensibilisation, les chargés de Responsabilité Sociétale des Entreprises (RSE) cherchent à aller plus loin. 

L’enjeu est de mettre en action leurs collaborateurs.

« La Fresque du Climat n’a pas vocation à apporter des solutions, mais à fournir des clés de compréhension pour permettre à chacun d’agir ensuite à son niveau. »
Cédric Ringenbach (créateur de la Fresque du Climat)​

Les 4 dangers d'une Fresque du Climat seule en entreprise

Tout d’abord, la Fresque du Climat dure 3 heures et se décompose en 4 phases :
Ces phases reposent sur 4 piliers de l’apprentissage :
  1. Raisonner en manipulant les liens de cause à effet, les chiffres et les graphiques.
  2. Formaliser en structurant sa réflexion.
  3. Imaginer en visualisant les interactions climatiques.
  4. Ressentir en exprimant ses émotions et en échangeant avec les autres joueurs.

La fresque du Climat est un formidable outil pour comprendre mais elle n’est pas suffisante pour engager.

1/ On reste un peu sur sa faim

Une grande partie de l’atelier pédagogique est consacrée à la bonne compréhension des enjeux climatiques.

Le constat après une Fresque du Climat en entreprise est souvent le suivant : une fois qu’on a compris, on ressort frustré de ne pas savoir quoi faire et comment s’y prendre.

L’explication est purement mécanique : avec une demie-heure environ à consacrer à des discussions sur d’éventuelles solutions, sans méthode spécifique à cette phase, on ne peut pas aller en profondeur. 

Ce qui est dommageable, car en discutant de solutions trop superficielles ou générales, on a tendance à nourrir des raisons de ne pas y croire (« encore de belles paroles »).

Il existe pourtant une multitude d’actions ou projets responsables à entreprendre, dans tous les secteurs. 

Par exemple, à l’échelle d’une ville, l’isolation thermique, les jardins urbains, les toits végétalisés et la mobilité douce sont des moyens de réduire les émissions. 

Sans temps suffisant et sans méthode spécifique, difficile de motiver sur la mise en action. 

2/ Pas de debrief type donc pas de résultat reproductible

Le debrief à la fin de la fresque doit permettre d’initier une mise en action. Mais celui-ci n’est pas cadré par l’association de la Fresque du Climat. Chaque animateur est libre de dérouler cette partie comme bon lui semble.

Et si beaucoup de ressources et d’exemples existent pour la mise en action des individus en tant que consommateurs, ce n’est pas la même histoire quand on parle de mise en action en entreprise.

Cette absence de cadre et ce manque de ressources font qu’on ne maitrise pas ce qui sera produit en termes de mise en action selon l’animateur, en particulier en entreprise.

De plus, ça explique que certains retours d’expérience de Fresque en entreprise soient très positifs, alors que d’autres le soient beaucoup moins.

3/ Le risque de faire trop peur

La Fresque du Climat peut effrayer.

Quoi de plus naturel ?
La gravité des enjeux et l’urgence de la situation sont terribles.

Il est fréquent que les participants soient paralysés par leur prise de conscience, ne sachant pas quoi faire face à l’énormité du problème.

Et c’est là qu’on rencontre un problème, car cette paralysie va empêcher une mise en action significative dans les entreprises.

Si cette prise de conscience souvent traumatique est nécessaire, elle demande également des étapes complémentaires pour en guérir.

Les salariés attendent des solutions à la hauteur des enjeux, et n’en voient généralement pas arriver.

Et, à l’inverse, des dirigeants peuvent finir par rejeter ou éviter le sujet (parce qu’inconfortable), s’ils ne voient pas comment y répondre.

4/ Le risque de ne pas faire assez peur

A contrario, on peut aussi provoquer un décalage dans la mise en action par la sous-estimation de la gravité des enjeux.

Si le fresqueur enrobe un peu le message sur l’ampleur des conséquences et l’urgence de la situation, pour protéger les fresqués, il peut les amener à sous-estimer la gravité de la situation. Donc à ne pas agir à la bonne échelle.

On risque alors de se complaire dans de petits eco-gestes qui donnent bonne conscience, mais son très largement insuffisants pour adresser le problème.

Comment sensibiliser efficacement sur le climat en entreprise ?

Bon, une chose est sûre (pour nous en tout cas) :

On ne peut pas se permettre de minimiser la gravité de la situation lors d’une Fresque du Climat en entreprise.
C’est trop important pour prendre ce risque.

Mais alors, comment s’assurer de ne pas paralyser par la peur ?

1/ Montrer qu'on peut être utiles dans nos métiers

Contrairement à la croyance populaire, tout le monde peut mettre main à la pâte à son échelle face à l’urgence climatique. 

Le secret d’une sensibilisation efficace auprès de collaborateurs est de faire comprendre qu’on peut avoir un impact significatif au travail.

« Nos calculs montrent que l’engagement des individus et des ménages vers une décarbonation des modes de vie est assurément incontournable, et pour autant insuffisante pour atteindre les objectifs de réduction et viser la neutralité carbone de la France en 2050 […] La part restante de la baisse des émissions relève d’investissements et de règles collectives qui sont du ressort de l’État et des entreprises. »

Par exemple, dans nos formations, on profite d’un focus sur les ordres de grandeur pour en parler.
En présentant l’empreinte carbone moyenne d’un Français, on leur montre là où ils ont de l’impact à travers leurs métiers.

Si en plus on a le bilan carbone de l’entreprise, on peut montrer où agir en priorité.

On a presque toujours plus d’impact à travers nos métiers qu’avec nos seuls gestes de consommateurs isolés.

D’ailleurs, on enfonce le clou dans l’après-midi, avec la démonstration que le plus gros des gains de CO2 à réaliser dépendra de transformations systémiques, assurées par la puissance publique… et les entreprises !

Diapositive Faire sa part de Carbone 4
Source : Faire sa part ? - Carbone 4

2/ Mettre en action en entreprise

Le meilleur remède à l’éco-anxiété, c’est l’action.
Réelle, concrète, et surtout, significative.

Si on parvient à engager chacun dans une action de ce type à la suite d’une Fresque du Climat en entreprise, on a gagné.

Mais pour cela, il faut quelques ingrédients indispensables :

  • Du TEMPS.
    30 minutes pour trouver un engagement pro significatif auquel on croit, c’est court. Et on n’a pas eu le temps de digérer la claque qu’on vient de prendre.
  • CROIRE que c’est POSSIBLE.
    C’est capital. Il faut évacuer à tout prix l’effet « à quoi bon, on n’y arrivera jamais ».
    Chez nous ça se décompose en deux temps :
    • Montrer qu’on a encore le temps (on a un exercice bien fun pour ça, qui fait du bien aux participants).
    • Montrer les éléments d’un monde bas carbone qui marche. Pour ça, on utilise l’excellente Fresque de Renaissance Ecologique de notre ami Julien Dossier, avec un déroulé bien à nous.
  • Des raisons de se battre.
    Personnelles.
    C’est quand même mieux quand on a une source de motivation propre à chacun.
  • Une méthode 
    pour construire de vrais projets de décarbonation, qui s’intègrent au modèle économique de l’entreprise, et qui dépassent les simples éco-gestes.

Après cela, on est dans des conditions beaucoup plus favorables pour se mettre en action concrètement.

On pourrait lister beaucoup d’autres ingrédients (la posture de la direction par exemple), mais l’essentiel est de bien comprendre cela :

Une Fresque du Climat en entreprise démultiplie fortement son impact… si on la complète intelligemment.

C’est pour cela que notre Formation Action Climatique se déroule en une journée.

Chaque étape qui suit la Fresque du Climat nous prépare à la suivante. Pour arriver tout en douceur à de beaux projets pour l’entreprise, et une mobilisation forte et durable chez chacun.

Comment s'engager dans la décarbonation en entreprise

S’engager dans une démarche climatique implique plusieurs phases :

Afin d’initier cette démarche, notre Formation sur l’Action Climatique permet de gagner du temps et de l’impact. Avec pour vocation de compléter la Fresque du Climat et engager les collaborateurs sur des projets responsables.

Exrait d'une journée de Formation Action Climatique

Cette journée de formation a, par exemple, permis à l’hôtel de luxe Le Chateau de Massillan d’identifier des leviers d’actions et initier des projets responsables dans son hôtel (revisiter ses cartes de plats en moins carboné, réduire les produits non locaux, augmenter le covoiturage entre le personnel, etc.).

Cette journée a également été l’occasion pour Polytech Lille de se réfléchir sur certains sujets (Comment former de futurs ingénieurs bas carbone ou comment transformer la cité scientifique en vue de diminuer son impact carbone).

Pour Procivis Ouest une première victoire a été de réussir à mettre en action 120 collaborateurs d’un coup sur les questions climatiques dans l’immobilier.

Les mieux placés pour en parler étant encore les entreprises concernées...

« Quand on fait uniquement une « Fresque du climat », il manque quelque chose, une mise en réflexion, en action… On reste un peu sur sa faim !

Cette formation nous a prouvé que nous pouvons agir, que des actions sont plus faciles qu’on ne l’imagine… et nous met en énergie !

Les engagements qui sortent de cette formation sont puissants. Les enseignants qui ont participé ont fait des retours très enthousiastes. »
« L’outil mis en place permet de prendre conscience des enjeux de l’urgence climatique, de manière rigoureuse, didactique, sans dogmatisme tout en laissant une place respectueuse aux sensibilités de chacun.

Après la prise de conscience vient le temps de la création collective des solutions tout azimut pour contrer nos états de fait, ce qui est toujours un moment de bol d’air d’optimisme, dont nous avons besoin pour infléchir les mentalités.


Se réunir et se former pour construire un monde meilleur. Cela fait utopiste en le lisant : suivons tous (vite) cette formation et nous verrons (vite) le résultat.

Sans conteste à classer parmi le Top 3 des formations que j’ai pu suivre. »
« Cette formation m’a permis de faire le lien entre des informations éparses que l’on peut entendre ou lire sur le dérèglement climatique et de me rendre compte du caractère inexorable du mouvement qui s’est engagé.

Dans le même temps, elle ouvre un espace de réflexion et d’espoir sur les moyens que chacun peut engager au travers de son engagement personnel ou de son activité professionnelle pour lutter contre ce mouvement. »