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Humankind : ou pourquoi croire dans le genre humain

Humankind, de Rutger Bregman, c’est vraiment un livre dont on a besoin en ce moment.

Il nous prend par la main pour démonter méthodiquement une croyance collective.

Cette croyance nous a forcément traversé l’esprit à un moment ou à un autre : le genre humain est mauvais.

L’humain est fondamentalement mauvais ?

C’est connu, l’homme est mauvais, et la société est le seul garde fou contre la sauvagerie qui sommeille en nous. Imaginez l’anarchie : ça serait la loi du plus fort, la violence assurée, l’injustice, l’inégalité entre les hommes !

D’ailleurs, si on met suffisamment sous pression une population, elle se déchaîne et plus rien ne va. C’est du moins ce qu’affirme Gustave Lebon dans son livre, Psychologie des foules, qui a été une référence pour de grandes figures historiques comme… Adolf Hitler.

A moins que …?

Les anglais ont prouvé à Hitler qu’ils ne céderaient pas à la panique malgré les bombardements. Auguste Lebon s’est trompé sur la nature profonde de l’homme, les Anglais nous l’ont prouvé.

Personnellement, une question m’a frappé à ce moment de ma lecture.

« Et nous ? Que va-t-on prouver ? Que va-t-on laisser dans les livres d’histoires ? »

Des pays qui se volent des masques de protection ? Des distributeurs prédateurs qui les revendent à l’unité une fortune alors que les établissements de soin en manquaient cruellement ?

Ou de belles histoires de résilience solidaire ?

Et si c’était Keep calm and Share your toilet paper, plutôt que chacun pour soi ?

Notre vision du genre humain est forgée par les médias

Bon, on enfonce une porte ouverte là… Mais disons le : ce sont les médias d’information qui nourrissent notre vision négative du monde. Ils jouent le rôle de nocebo : l’équivalent d’un placebo, mais en négatif.

Le livre Sa majesté des mouches par exemple a eu un succès monstre. Il représente ce qu’on veut croire du genre humain. Des gosses perdus sur une île déserte, sans loi et sans civilisation pour les guider, finissent par sombrer dans une folie meurtrière collective. C’est bien la preuve de la nature profonde du genre humain !

Sauf que… c’est une fiction !

Et dans la vraie vie, c’est l’inverse qui arrive ! L’exemple connu le plus proche de cette situation, lui, ne raconte pas du tout la même histoire. Six enfants naufragés ont vécu seuls pendant 15 mois sur une île. Ils se sont organisés, ont entretenu un feu, se sont serrées les coudes, et ont tenu, ensemble, jusqu’à être retrouvés.

Bref Hobbes le phylosophe cynique, et Roman de William Golding (l’auteur de Sa majesté des mouches) avaient tort sur la nature profonde de l’homme.

Darwin revisité. Survie du plus adapté… non ! Du plus amical !

Chez les chasseurs cueilleurs, le meilleur avantage evolutionnaire était la capacité à collaborer. Afin d’assurer la survie de sa tribu, commercer, échanger, apprendre des autres… étaient des aptitudes bien plus intéressantes que de savoir taper sur les voisins.

D’ailleurs l’isolement est plus que néfaste pour le développement de l’humain. Les enfants qui grandissent seuls et sans interaction dépérissent développent de graves troubles, et le manque de lien social est le facteur le plus néfaste sur notre espérance de vie.

Et si la civilisation était la cause de la violence chez l’homme ?

Et en particulier, la propriété !!

Rousseau en avait parlé dans son
Discours sur l’origine et les fondements de l’inégalité parmi les hommes
. Pas d’inégalités chez les chasseurs-cueilleurs. Pour lui la propriété, c’est le début de la civilisation… et des emmerdes !

Le premier qui, ayant enclos un terrain, s’avisa de dire : « Ceci est à moi », et trouva des gens assez simples pour le croire, fut le vrai fondateur de la société civile. Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eut point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux ou comblant un fossé, eût crié à ses semblables: « Gardez-vous d’écouter cet imposteur; vous êtes perdus, si vous oubliez que les fruits sont à tous, et que la terre n’est à personne ».
Jean-Jacques Rousseau
Ca en jette quand-meme, non ?

Alors, si on repensait notre rapport à la propriété ? C’est évidemment ce qu’on essaye de faire avec notre plateforme shareathlon.com. Mais plein d’autres le font aussi d’autres manières. Par exemple, en privilégiant le don (geev), ou en mettant son sur-confort au service des plus démunis (la chtite maison solidaire).

On revient de loin, il y a encore un sacré bout de chemin à parcourir. Mais quand j’ai parcouru ce passage, j’ai compris pourquoi déjà il y a 10 ans, ce discours de Rousseau, et en particulier ce passage, s’était imprimé en moi. Je suis heureux aujourd’hui de travailler chaque jour à remettre la propriété à sa place, un prêt après l’autre.

Le côté obscur de l’empathie chez l’humain

Les soldats nazis, qui perdaient du terrain à la fin de la guerre, étaient de redoutables adversaires. Ils se battaient comme des démons, jusqu’au dernier, là où on aurait pu s’attendre qu’ils rendent les armes simplement. Mais pourquoi cette violente énergie du désespoir ?

Parce qu’ils car ne voulaient pas abandonner leurs voisins et amis. Ils défendaient la camaraderie. Et c’est cette empathie pour les camarades, qui allaient souffrir d’une occupation par les Alliés, qui les poussaient hors de leurs limites, un peu comme une mère capable de soulever une voiture à mains nues ou de faire face à un ours si son bébé est en danger.

On ne peut avoir de l’empathie que pour un petit nombre de personnes… et la conséquence c’est qu’on n’a pas d’empathie pour la masse des autres. Par extension on a tendance à se sentir appartenir à ceux qui nous ressemble et nous rassemble, et donc nous définit : équipe de foot, ville, pays, religion, couleur de peau, parti politique. Et donc, pas d’empathie pour ceux qui ne nous ressemblent pas.


L’empathie et la xénophobie vont main dans la main. Ce sont les deux faces d’une même pièce.

Comment peut-on dire que l’homme est bon alors qu’il participe à des guerres ?

En fait, les statistiques des guerres passées montrent que de tous temps, les soldats ont énormément de mal à tirer sur quelqu’un. C’est l’inverse de ce qu’on voit dans les films. Par exemple 75% des morts dans la seconde guerre mondiale sont dus à des bombes et mines, malgré une quantité astronomique de balles tirées.

Tirer sur un autre humain, avec un visage, une histoire, une famille, est beaucoup plus difficile qu’on ne veut nous le faire croire dans les films et les médias qui traitent du sujet, souvent pour justifier une intervention armée dans tel pays producteur de pétrole ou d’autres ressources stratégique… D’ailleurs, beaucoup d’entre nous ont entendu parler de la trêve de Noel entre les soldats des deux camps pendant la première guerre mondiale, mais c’est allé plus loin. Par la suite, les soldats forcés à reprendre le combat tiraient délibérément trop haut pour épargner leurs adversaires devenus compagnons de galère.

Alors… alors je me dis… Et si on changeait de vision de l’humanité ? Et si on partait du principe que l’homme est bon ? Bordel de merde !

A quoi ressemblerait le monde si on croyait à cette vision plus réaliste, plutôt qu’à une contre vérité qui dit que l’homme est mauvais ?

Peut-être que les phénomènes comme les populismes, replis sur soi, inégalités… reculeraient enfin au lieu de monter ?

Peut-être que les prisons arrêteraient d’être surpeuplées ? Et qu’elles joueraient enfin leur rôle de réinsertion dans la société ? Le livre nous parle des résultats des prisons norvégiennes à ce propos. Je vous invite à y jeter un œil, c’est bluffant !

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